mardi 27 décembre 2016

Résilience de Julia M. Tean

Résilience, de Julia M. Tean
service presse auteure
-coup de coeur-
Pour ses dix-neuf ans, Vincent s’est offert un parricide. Il a tué son bourreau. Mais peut-on vraiment se libérer de l’emprise du Mal ? Peut-on se reconstruire après avoir subi le pire ? Incarcéré, Vincent doit affronter ses démons, apprendre à se connaître et s’accepter… pour atteindre la délivrance, sa résilience.
  • Auteur : Julia M. Tean     |     Editeur : Rebelle
  • Genre : Thriller     |    Langue : Français
  • Date de parution : 08/10     |     Nombre de pages : 140
Wahou. Résilience m'a attiré dès que j'en ai vu la couverture, et encore plus après que j'ai étudié en cours le processus de la résilience. Alors, merci Julia de m'avoir permis de le lire, parce que j’en ressors… muette, bouleversée.

Après ma lecture, je me suis demandé comment j'allais écrire cette chronique. De temps en temps, un livre bouleversant nous tombe dessus, avec ses mots et ses émotions, et je ne sais jamais comment traduire ce que j'en ai pensé.

Vincent a 19 ans lorsqu'il "s'offre" un parricide, éliminant ce père qui l'a brutalisé toute son enfance. On suit son récit dès son incarcération, ainsi que des flash-backs de son passé pour comprendre ce qu'il a vécu.

Vincent n'est pas un innocent. Pas au sens classique du terme. C'est un enfant formaté, traumatisé par des parents qui le détestaient, une mère prostituée et un père raciste et homophobe qui passait sa colère sur son fils tout en lui inculquant ses "valeurs" bien à lui, et une maladie dégénérative qui le rend famélique et de faible constitution.
Il n'est pas innocent, mais il n'est pas responsable non plus, et c'est ce qui fait de lui un personnage des plus complexes, parce qu'il n'a rien demandé de tout ça, il ne voulait qu'un peu d'amour et il n'y a jamais eu droit.
On sait que Vincent a commis des actes qu'on ne peut pardonner, Julia M. Tean ne l'a pas peint comme un petit agneau innocent, mais on sait aussi qu'il n'est pas responsable de tout ça, pas totalement. C'est ce qu'il a subi depuis qu'il est petit qui l'a construit et poussé à agir. Les maltraitances infantiles sont terribles et laisse énormément de traces sur le psychique des enfants qui les subissent.

En prison, Vincent doit affronter son passé, ce qu'il a vécu, pour pouvoir enfin accepter qui il est et surmonter tout ce qu'il a subi. C'est ça la résilience, faire face pour pouvoir avancer, se reconstruire. Deux personnes vont, sans qu’il ne le veuille, l’aider dans ce processus. Une étudiante qui s’attache trop vite, et un codétenu du genre que son père lui a appris à détester depuis toujours.


La narration est crue, sans fioritures et assez violente. Si elle peut en effet troubler voir bloquer certaines âmes sensibles, personnellement je trouve que cela fait partie du récit. Quelque chose de plus romancé, de plus atténué n'aurait, à mon sens, pas convenu.
C'est un récit beau et violent à la fois, glaçant, qui nous broie les entrailles pendant et après la lecture.

Je n'ai pas de mots assez marquants pour témoigner de la force de ce livre et de ce que j'ai ressenti en le lisant. Ce roman, en 140 pages, aborde des thèmes particulièrement forts. La maltraitance, l'homophobie, le racisme, et j'en passe.

Tout ce que je peux dire, c'est qu'il faut se faire son propre avis. Tout le monde ne le verra pas de la même chose, mais Vincent mérite qu'on lise son histoire je trouve. Et pour moi, son récit est un coup de cœur, un coup au cœur.

Karine N.

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