mercredi 17 août 2016

Fight club de Chuck Palahniuk

Fight club, de Chuck Palahniuk
«Laisse-moi te parler de Tyler. Tyler dit : les choses que tu possèdes finissent toujours par te posséder. C’est seulement après avoir tout perdu que tu es libre de faire ce dont tu as envie. Le fight club t’offre cette liberté.
Première règle du fight club : Tu ne parles pas du fight club.
Deuxième règle du fight club : Tu ne parles pas du fight club. Tyler dit que chercher à s'améliorer, c’est rien que de la branlette. Tyler dit que l’autodestruction est sans doute la réponse.»
  • Auteur : Chuck Palahniuk     |     Editeur : Folio (coll. SF)
  • Genre : Science-Fiction     |    Langue : Français
  • Date de parution : ?/03     |     Nombre de pages : 291
Fight club est depuis quelques années dans ma PAL, mais je n'avais pas encore eu l'envie de le lire.
Adapté en film avec Brad Pitt, je ne connaissais en fait que le titre. Je ne savais pas du tout de quoi parlait l'histoire, et je n'ai pas vu le film. Autant dire que j'avançais totalement à l'aveugle.

La première chose à dire, c'est que le style d'écriture de l'auteur est assez spécial. C'est plutôt décousu, parfois très flou aussi, et les scènes s'enchainent sans qu'on en comprenne vraiment le sens. Pourtant, ça reste quand même fluide à lire, et ça en deviendrait presque envoûtant.

L'histoire s'ouvre sur une scène étrange, où le narrateur et un certain Tyler sont sur le toit d'un immeuble qui va exploser. Puis on tombe dans le flash-back, où l'on suit un narrateur qui ne nous confie pas son nom, un jeune cadre travaillant pour un constructeur automobile. Il n'aime pas sa vie et suit plusieurs groupes thérapeutiques qui ne le concerne pas afin de se repaître du malheur des autres et de retrouver le sommeil.
Puis il rencontre Marla, une sadomasochiste qui suit les mêmes groupes, et surtout Tyler Durden, inventeur des fights clubs et fabriquant de savons.

On est face à un trio de personnages assez étrange : le narrateur –employé de bureau insatisfait, insomniaque et qui restera anonyme jusqu’au bout- Tyler Durden, révolté et un peu barré sur les bords, et Marla, suicidaire et masochiste qui est aussi, fait important, la seule femme du roman. Ils n’ont clairement rien en commun, hormis leur vision du monde, une vision très négative car, pour eux, ils ne sont que des « merdes », des résidus du passé qui les étouffe toujours.

Je ne saurais pas vous dire en détails de quoi parle l'histoire. Ce sont des personnages étranges qui sombrent de plus en plus, un narrateur qui les rencontre et les accompagne dans leur chute. Le Fight club naît dans un soir dans l’esprit de Tyler, puis se répand à grande vitesse dans tout le pays, rassemblant bon nombre de personnes qui sont, eux aussi, insatisfaits de la vie en général.
On passe de combats dans des fights clubs à un Projet Chaos, un Projet de destruction massive parce qu’il y en a marre de ce quotidien. Les combattants deviennent des terroristes liés dans un même but : changer enfin les choses.

C'est un récit glauque, bizarre, qui nous donne l'impression, pendant la lecture, d'être nous-même insomniaques et du coup déconnectés de la réalité, à l'image du narrateur. D'ailleurs, les effets de style, la construction du récit, tout ce qu'a fait l'auteur en écrivant renforce cette impression. Pendant les premières pages ont est un peu perdus, mais ensuite on est complètement happés, on tombe dans le gouffre avec les personnages.

Ce n'est que vers le dernier tiers que l'on comprend le fin mot de l'histoire, le secret derrière tout ça. Les choses s'éclairent enfin. On sent la folie qu'il y a derrière ce texte, le côté complètement barré qui, il me semble, est une des marques se fabrique de l'auteur.
Ce roman est intriguant, dérangeant et un brin révoltant, mais clairement il ne nous laisse pas de marbre. Dans un certain sens, il fait réfléchir

Je ne pensais pas aimer au début mais, finalement, ce retournement de situation m'a bien plu, et ce roman est au final plutôt une bonne surprise.
A tenter si vous êtes intéressés donc.

Karine N.

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