Assassini tome 1 : lame damnée de Jon Courtenay Grimwood

Assassini tome 1 : lame damnée, de Jon Courtenay Grimwood
partenariat Livre de poche

1407. Venise est à son apogée. Le duc Marco est aux commandes... en théorie. Comme il est niais, son oncle et sa tante gouvernent à sa place. Ils règnent sur les mers, dictent les lois et semblent tout-puissants. En réalité, ils craignent les assassins meilleurs que les leurs. Une nuit, tout bascule. La cousine du duc, qui devait être mariée de force, est enlevée par des pirates mamelouks. La guerre est inévitable. Au même moment, Atilo, l'assassin en chef de Marco, tranche la gorge de sa dernière victime. Il s'apprête à rebrousser chemin lorsqu’il aperçoit un garçon penché sur le mourant, en train de boire à sa plaie. La vitesse à laquelle il esquive un poignard et escalade un mur stupéfie Atilo. Le maître assassin sait qu'il doit à tout prix trouver le garçon. Non pour le tuer, mais pour en faire son apprenti... Un roman extrêmement intrigant qui réunit le vampire d’Anne Rice et le meutrier d’Assassin’s Creed !

• Auteur : Jon Courtenay Grimwood     |     Editeur : Le livre de poche
• Genre : Fantasy     |    Langue : Français
• Date de parution : 22/04/2015     |     Nombre de pages : 568

Ça fait longtemps maintenant que cette série me tente, depuis que j'ai aperçu sur le net les couvertures de chez Bragelonne et leur petit air d'Assassin's creed. Du coup, la sortie poche me fait très plaisir, et je remercie Le livre de poche de me permettre de découvrir enfin cette saga.

L'histoire prend place en 1407 dans une Venise régentée par Alonzo et Alexa à la place du duc légitime, Marco, leur neveu. Ils manigancent chacun de leur côté, semblent tout- puissants, et font un usage excessif de leurs assassins, mais ils redoutent plus fort qu'eux. Atilo est le chef de leurs assassins, et se prend à espérer avoir trouvé un apprenti digne de lui et digne de devenir le prochain maître des Assassini lorsqu'il croise la route d'un garçon d'une grande rapidité... Mais il doit d'abord le retrouver.

Voilà globalement l’intrigue de base, mais elle ne démarre que sur le tard, étant précédée par des complots politiques internes à Venise.

Au niveau de l’irréel (car c’est un roman de fantasy ayant une part de « magie »), l'intrigue voit s'affronter les Frères Loups allemands, des loups-garous dont le chef veut le pouvoir, les Assassini de Venise, mais aborde aussi le sujet des déchus, des êtres un peu semblables à des vampires, prenant une apparence de démons, et dont on ne sait quasiment rien.

Tout cela prend place dans un contexte politique tendu pour Venise, qui doit marier sa jeune princesse de 15 ans, Giulietta (cousine du duc Marco), au roi Janus de Chypre pour consolider son pouvoir, mis à mal par ceux voulant détrôner la famille en place. Mais en plus de ce mariage, Alonzo la force à tomber enceinte de lui-même, et une fois l'héritier né, elle devra tuer son époux. Mais lorsqu'elle est enlevée, le mariage semble bien compromis.

Si l'ambiance sombre et sordide est très bien retranscrite, j'ai trouvé malgré tout le début assez brouillon. Je ne comprenais pas tout et m'égarais assez souvent. Néanmoins, j'aime cette ambiance et cette époque, et ma curiosité l'a emporté sur mon trouble. Je regrette par contre que l'impression de flou ne se soit pas dissipée en avançant dans l'histoire.

Egalement, je trouve dommage qu'il n'y ait pas d'indications temporelles lorsqu'une ellipse survient. En effet, entre deux paragraphes, il peut parfois se passer plusieurs mois, et cela n'est pas du tout indiqué, ce qui renforce l'impression de flou.

Pour en revenir à l’aspect très sombre du récit… je dirais qu’il ne faut peut-être pas le mettre entre les mains des gens très sensibles. Après tout, on a de l’esclavage, de la torture, des meurtres détaillés, du sang, des batailles, même un viol, et j’en oublie sûrement. Donc c’est quand même très violent, d’autant que tout est explicité, ces sujets-là ne sont pas passés sous silence.

Il y a pas mal de personnages, mais ils sont un peu mal présentés, si bien que l'on se perd, on ne sait pas qui est qui. De plus, on ne s'attache pas vraiment à eux. Il n'y a pas de héros bien défini dès le départ, du coup on a du mal à savoir qui a de l'importance, qui il faut suivre. Entre Giulietta, la princesse de Venise, Tycho, le déchu amnésique, ou encore Atilo, le vieux maître assassin, sans compter tous les autres, on ne sait plus où donner de la tête.

On a une intrigue de base intéressante (guerres de pouvoirs, assassins, créatures surnaturelles), mais l'ensemble est mal mis en place et se mélange avec un tas d'actions différentes que l'on ne parvient pas bien à relier ensemble. Mis à part cela, je ne m'attendais pas du tout à trouver des loups garous et des « déchus » dans cette histoire. Je m'attendais plutôt à une pure histoire d'assassins. Je ne suis pas vraiment déçue de ce choix, plutôt très surprise.

L'histoire opère un tournant lorsque le jeune garçon du prologue, Tycho, entre en scène.

Tycho est un personnage très étrange, au physique atypique, qui ne se souvient de rien hormis le nom d'une ville détruite cent ans auparavant. Il est capable de s'emparer des souvenirs des gens en les tuant, il sait faire preuve d'une grande discrétion et d'une grande rapidité. Le sang des autres attise une étrange faim en lui. Tycho fini par croiser le chemin de Giulietta, et il réalise tout de suite qu'il est attiré par son sang et sa beauté. Elle lui rappelle quelqu'un, et il a autant envie de boire son sang que de la protéger.

L'entrainement de Tycho avec Atilo marque un autre tournant dans l'histoire. C'est un entrainement brutal, sanglant et sans aucune pitié. Il n'est pas un apprenti, c'est un esclave d'un genre nouveau. De son côté, Giulietta s'échappe et croise la route du prince allemand Léopold.

Malgré les défauts de ce texte, l'histoire se lit quand même assez vite, et du coup je regrette vraiment de ne pas avoir tout suivi du début à la fin, que certaines choses soient restées floues pour moi, car l'histoire est très intéressante.

Passé un moment, le récit gagne en fluidité et en clarté, et on parvient à mieux suivre le fil du récit. De plus, l'histoire se lit globalement assez vite, malgré les défauts qu'il peut comporter. J'ai nettement plus apprécié ma lecture à partir de la moitié du livre, quand l'ensemble devient plus fluide.

La fin nous laisse quant à elle dans le flou, on ne sait pas trop ce que comportera la suite, mis à part des ténèbres, du sang et -peut-être- des réponses. En tout cas, malgré ses défauts, cela reste pour moi une bonne découverte dans l’ensemble.

Karine N.