jeudi 30 juillet 2015

Tous nos jours parfaits de Jennifer Niven

Tous nos jours parfaits, de Jennifer Niven
partenariat Gallimard jeunesse
coup de foudre
couverture VO, la VF n'est pas encore disponible.

Theodore Finch veut en finir avec la vie.
Violet Markey est dévastée par la mort de sa soeur.
Ils se sont rencontrés sur les toits du lycée, au bord du vide, et c'est ainsi que leur histoire a commencé.
Ce n'est qu'ensemble qu'ils arrivent à être eux-même...
Mais tandis que le monde de Violet s'épanouit, celui de Finch ne fait que rétrécir. La magie de leurs jours parfaits pourra-t-elle les sauver ?
  • Auteur : Jennifer Niven     |     Editeur : Gallimard
  • Genre : Jeunesse/Drame/Contemporain     |    Langue : Français
  • Date de parution : 17/09     |     Nombre de pages : 384
Gentiment envoyé en avant-première par les éditions Gallimard (le livre sortant en septembre), je ne connaissais absolument pas ce roman, ni son auteure d'ailleurs. Je me suis lancée dans la lecture sans lire le résumé, afin de garder le mystère entier. Et j’ai vraiment bien fait, car cela a accentué l’atmosphère particulière de l’histoire.

Nous suivons deux adolescents blessés, brisés par la vie, dont le destin choisi de faire croiser les routes. Alors que Violet ne se remet pas de la mort de sa sœur, Théodore se considère comme un raté. Leur rapprochement leur permettra-t-il de s'en sortir ?

Une chose qui est plaisante dans ce roman, c'est que l'on suit, chapitre après chapitre, les points de vue alternés des deux personnages principaux. Ainsi, on a leur vision des choses à tous les deux, ainsi que deux narrations différentes car ils sont différents. L'auteure a très bien su différencier les deux personnages.

Theodore Finch est un jeune homme intéressant, en marge de la société. Il pense être détraqué, et les autres élèves ne se gênent pas pour lui faire remarquer. Il a tendance à "zapper" plusieurs jours de son quotidien, jours dont il ne se souvient absolument pas. Ces périodes plus ou moins longues d’absence sont des périodes de vide total pour lui, comme si son cerveau était en sommeil ; et ce n'est pas le seul problème qu'il a avec son cerveau. Suivi par le conseiller psychologique de son lycée, les gens le pense fou et/ou suicidaire. Mais Theodore ne veut qu'une chose, ne plus retomber en état de « sommeil » comme il l’appelle. Il essaie de garder le contrôle, même si pour ça il faut qu'il se mette en danger. Il doit également garder son calme ainsi qu'une attitude correcte en classe, lui qui est du genre à provoquer tout le monde et à se battre facilement. En fait, Finch est un jeune homme débordant d’énergie et d’imagination, un excentrique mais qui souffre également de bipolarité, changeant d’humeur, de personnalité très soudainement. Il peut donc être enjoué un jour, sombre le suivant, ou encore dépressif le surlendemain. Il est difficile à cerner, mais c’est à lui que l’on s’attache le plus (même si Violet est très intéressante à suivre).
Violet est une demoiselle rongée par la douleur. Cela fait 9 mois qu'elle a perdu sa sœur dans un accident de voiture, et elle ne s'en remet toujours pas. Elles étaient très proches, et la perdre à rendu Violet sombre, taciturne, tout le contraire de ce qu'elle était avant. Elle ignore totalement si elle arrivera à remonter la pente. Pour le moment, elle persiste à ne rien vouloir faire, à rester dans l'ombre, mais elle va finir par ne plus avoir le choix et devoir sortir de sa réserve.
On voit bien que Violet et Theodore ont deux façons de voir la vie. Violet est partagée entre la mort de sa sœur mais aussi l'approche des examens, qu'elle pointe sur un calendrier. A l'inverse, Theodore vit la vie au jour le jour, ne se préoccupe pas de grand-chose hormis les différentes façons qu'il existe de mourir, dans tous leurs détails. Mais tous les deux voient leur quotidien changer lorsqu'ils se rencontrent et se côtoient de plus en plus, tout cela en partant d'un "sauvetage" de suicide et d'un travail à faire en groupe.

Ce roman est poétique, cruellement poétique. Tout y est beau mais également douloureux, et nos deux héros sont comme deux étoiles incandescentes brillant dans le ciel, ensemble contre l’obscurité du monde. On rit, on est empli de tristesse, on a mal, mais pourtant on continu sans s’arrêter cette lecture si particulière.
Même s’il y a des petits défauts –car rien n’est parfait- je ne peux pas faire autrement que d’avoir un coup de foudre pour cette histoire qui m’a emportée.

On est emporté en un rien de temps dans ce récit fluide, énergique et efficace. On ne voit pas le temps passer et on veut toujours en savoir plus concernant nos deux héros. J'ai beaucoup apprécié le fait que l'histoire restait floue tout du long, je ne voyais pas du tout où l'auteure nous menait.
Ce roman aborde des thèmes forts, réalistes, qui pourraient concerner n'importe qui. C'est ce qui explique le fait qu'il soit si... percutant pour le lecteur. Entre le suicide, le deuil, les problèmes de famille ou de santé, on se retrouve face à un texte captivant et émouvant. Alors certes, ça parle essentiellement de la mort, mais elle n’est pourtant pas centrale dans l’histoire. C’est juste la… ligne directrice, pourrait-on dire.
C'est vraiment très intéressant de suivre ces deux adolescents tombés sans le vouloir en marge de la société, qui réapprennent à vivre avec leurs problèmes et leurs douleurs, ensemble. C'est une belle histoire, forte et pleine d'émotions, qui nous emporte vite dans un tourbillon.

Et les derniers chapitres.... Mon dieu, ces chapitres ! Je ne sais pas si je m'en remettrais. Oui, il y a régulièrement des livres qui touchent les lecteurs, et me concernant je ne suis pas une grande adepte de ce genre de fin, parce que mon cœur saigne face à ces mots, et que j'aimerai pouvoir les changer. Pourtant, malgré les larmes, je reste consciente qu'ici, il y a aussi un renouveau. Theodore et Violet ont avancé, ils ont progressé, chacun à leur façon. Ils se sont aidés l'un l'autre pour pouvoir vivre des jours parfaits ensemble.
Ce roman est magnifique, tout simplement. Empli d'émotions, de poésie et de vérités. Parce que tout ça, les suicides, les maladies mentales, les problèmes familiaux, tout ça c'est réel, ça arrive vraiment, et, comme dans ce roman, les gens ferment les yeux, ne veulent pas voir la vérité.
Puis il y a des gens comme Theodore qui, malgré les épreuves, parviennent à voir la beauté des choses, à avoir une vision du monde totalement différente. Et qui, dans leur monde, rendent les étoiles plus brillantes, et les couleurs plus vives.

Alors je ne peux conclure que d'une façon : Merci Jennifer Niven pour cette histoire, pour ces rires, ces larmes, et ces jours parfaits.

Karine N.

2 commentaires:

  1. Le titre en français est bizarre, par rapport à la vo... enfin bon, une fois n'est pas coutume j'ai envie de dire x) sinon... on n'est obligé de toujours sortir des histoires d'amour entre deux adolescents déprimés? Même si c'est de toute façon carrément pas mon style, faudrait arrêter de croire que le simple fait de prendre un thème pareil peut faire un bon livre. Bon, t'as l'air d'avoir aimé, c'est déjà ça - moi je pense que j'aimerais pas =)

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    1. Lol ça, les traductions en VF, ça rend parfois étranges ^^

      Hum.. c'est vrai que les ados déprimés sont légions, mais là la romance n'est vraiment pas le plus important. C'est plutôt... comment remonter la pente quand ça ne va pas du tout, le soutien qu'apporte un ami dans ces moments-là, et aussi le sujet des maladies mentales.
      C'est un roman très émouvant en fait, et comme je le disais la romance est au second plan :)

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