lundi 28 avril 2014

Bloc de haine de Bruno Lonchampt

Bloc de haine, de Bruno Lonchampt
Partenariat éditions Sarbacane
Marseille, de nos jours.
Incarcéré pour homicide, Alex s’acharne sur les haltères dans l’espoir d’expulser sa haine. Une haine qui le poursuit depuis des années, le consume et le torture. Car c’est bien la haine - et le racisme - qui l’ont attiré dans le gouffre.
Comment en sortir ?
  • Auteur : Bruno Lonchampt     |     Editeur : Sarbacane
  • Genre : Drame/Contemporain     |    Langue : français
  • Date de parution : 02/     |     Nombre de page(s) : 205
Bloc de haine, c’est un récit qui s'annonçait violent et dur, et ce fut le cas dès les premières pages. Je remercie donc les éditions Sarbacane pour l’envoi de ce roman choc.

Nous suivons Alex, un jeune de 25 ans, qui a effectué la moitié de sa peine de 15 ans de prison, 7 ans et demi, au moment où on le rencontre. Deux ans après son transfert à la prison d'Arles, un nouveau détenu est placé dans sa cellule, un détenu qui va exacerber sa haine mais aussi le faire évoluer.

On suit, logiquement, le point de vue d'Alex qui nous partage son présent, mais aussi divers moments de son passé, plus ou moins ancien. Pour la plupart, des indications temporelles nous sont données, ce qui pratique pour se repérer.
Les chapitres alternent en fait entre "hors les murs" (de la prison donc) et "centrale d'arrêt d'Arles" (le présent, en prison). Ainsi, on voit le passé d'Alex, et son quotidien en prison.

L'histoire se déroule à Marseille (pour le passé d'Alex), et en prison à Arles pour le présent. L'auteur a bien su représenter l'aspect marseillais de par la ville, les caractéristiques, l'accent des personnages, etc. J’ai trouvé l’immersion dans cet univers assez aisée, même si par moment je ne comprenais pas certaines expressions spécifiques de la région.

Alex est consumé par sa haine envers les arabes, qu'il tient pour responsables de son arrivée en prison. Alors sa nouvelle cohabitation avec l'un d'eux, Abid, ne va pas lui plaire du tout. Il est violent est vraiment méchant, envers tout le monde mais en particulier envers les arabes, et donc Abid qui va lui servir de bouc émissaire mais aussi de boniche dans leur cellule. Alex a eu une enfance et une éducation difficile, à la dure, de la part de son père. Sa mère, elle, restait passive, et la rage a grandi en lui. Le jeune homme de 25 ans a abusé du sport comme exutoire, pendant son incarcération mais aussi avant, si bien qu'il a développé une musculature importante contre laquelle le maigre et faible Abid ne peut pas grand-chose.
Il est franchement détestable pendant une grande partie du roman. Son comportement envers le pauvre Abid, qui n'a rien demandé et se retrouve en prison alors qu'au fond, il n'a rien fait, est vraiment intolérable.

Cette histoire peut choquer pas mal de lecteurs car le racisme est vraiment central et frappant dedans, de même que la violence, autant verbale que physique.
Si Alex, étant jeune, restait assez.... soft par rapport à son racisme, les choses ont vite empirées. Il devient presque fou à ce sujet, très excessif, ce qui finit par l'amener en prison. Pourtant, quand il était plus jeune, il côtoyait des arabes sans haine envers eux : son ex-copine Suheyla, son ancien patron dans un garage, et quelques amis. Mais suite à une "agression" en compagnie de Suheyla, agression qui a mal tournée car il s’est fait humilier devant les yeux de sa copine, il a fait une croix sur tout ça, le racisme s'est enraciné en lui, ainsi que la rage et l'honneur bafoué qui ne l'ont jamais quitté, et il a trouvé Julie, tout aussi raciste que lui.

Je m'attendais cela dit à plus d'action, de péripéties. Mais en fait il y en a peu, le récit est plutôt calme, se révélant être une suite de souvenirs et une remise en question d'Alex.
C'est sombre et violent, douloureux et frappant. Un thème encore et toujours d'actualité qui ne peut que parler au lecteur, tout en le choquant réellement et le faisant réfléchir.

Karine N.

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