samedi 22 décembre 2012

Des Noeuds d'acier de Sandrine Collette

Des Noeuds d'acier, de Sandrine Collette
EN PARTENARIAT AVEC LES ÉDITIONS DENÖEL.
La prison n'avait pas réussi à le briser. 
Ces deux vieillards retirés du monde vont-ils y parvenir ?
Avril 2001. Dans la cave d'une ferme miteuse, au creux d'une vallée isolée couverte d'une forêt noire et dense, un homme est enchaîné. Il s'appelle Théo, il a quarante ans, il a été capturé par deux vieillards qui veulent faire de lui son esclave.

Comment Théo a-t-il basculé dans cet univers au bord de la démence ? Il n'a pourtant rien d'une proie facile : athlétique et brutal, il sortait de prison quand ces deux vieux fous l'ont piégé au fond des bois. Les ennuis, il en a vu d'autres. Alors, allongé contre les pierres suintantes de la cave, battu, privé d'eau et de nourriture, il refuse de croire à ce cauchemar. Il a résisté à la prison, il se jure d'échapper à ses geôliers. 
Mais qui pourrait sortir de ce huis clos sauvage d'où toute humanité a disparu ?
  • Auteur : Sandrine Collette     |     Editeur : Denoël (coll. Sueurs froides)
  • Genre : Thriller     |    Langue : français
  • Date de parution :      |     Nombre de page(s) : 265
Tout d’abord, je souhaite remercier les éditions Denoël pour ce nouveau partenariat, que je suis ravie de commencer avec ce roman qui m’a beaucoup plu.

Des Nœuds d’acier est un roman fort, percutant et marquant. On commence par une sorte de prologue du point de vue d’un médecin, qui nous transmet le journal de la victime, dont il s’est occupé après les évènements racontés. J’ai su dès ce prologue que j’aimerai ce roman.

Comme nous lisons le journal du personnage qui raconte ce qui lui est arrivé, le récit est de ce fait à la première personne du singulier, ce qui exacerbe les émotions et rend d’autant plus douloureux le texte.

Théo est un quadragénaire qui sort de 19 mois de prison qui l’ont endurci et rendu brutal. Mais alors qu’il pensait pouvoir reprendre le cours de sa vie, il se fait enlever par deux vieillards.  Au fil des pages, il est de plus en plus brisé, de plus en plus détruit et sombre dans les ténèbres. Il perd peu à peu pied et n’a plus conscience de la réalité.

On assiste ainsi à 16 mois d’enfer, littéralement. Contraint d’être un esclave, un chien, Théo est battu, mal nourrit, et doit travailler plus que de raison, jusqu’à l’épuisement. Et il n’est pas le seul, car il rencontre Luc, un autre homme enlevé et enchaîné dans la cave depuis des années.

Ce texte est violent, immensément troublant voire dérangeant, du fait que tout ce qu’il s’y passe est raconté avec un réalisme saisissant. La plume de l’auteur est fluide, précise juste ce qu’il faut pour qu’on croit vraiment être face au journal de quelqu’un.

Les sévices que subit Théo sont décrit mais pas trop. Certains nous sont rapportés avec plus de précisions que d’autre, et pour d’autres ont à simplement l’inventaire des blessures qu’ils ont causés à Théo.
Ce qui m’a le plus charmé, c’est l’ambiance froide et angoissante du récit. C’est comme si on était aux côtés de Théo et Luc, on souffre et on a peur pour eux, avec eux. C’est un texte brut qui marque le lecteur, on en ressort pas indemne.

L’épilogue revient au point de vue du médecin, une fois Théo sorti de son calvaire. On voit très bien les conséquences qu’ont eu ces mois d’isolement sur lui, d’un point de vue physique, mais surtout psychologique. Il est brisé, ailleurs, et on ne sait pas s’il redeviendra un jour « normal ».

Bref, un texte choc qui m’a chamboulée et énormément plu. Je ne peux que le conseiller si vous aimez ce genre de lecture.

Karine N.

2 commentaires:

  1. Je suis en pleine lecture de ce livre et ta chronique représente parfaitement ce que je ressent après avoir lu les 100 premières pages !

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    1. Je suis ravie que le roman te plaise, et que tu ressentes tout le trouble de l'histoire. C'est vraiment une intrigue très spéciale et... perturbante en fait.

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