vendredi 18 mai 2012

Les Ages sombres de Karen Maitland

Les Ages sombres, de Karen Maitland.
EN PARTENARIAT AVEC LES ÉDITIONS SONATINE.
1321. Les habitants d’Ulewic, une petite cité isolée de l’est de l’Angleterre, sont sous le joug de leur seigneur et de l’Église, celle-ci ayant supplanté, depuis quelques années, le paganisme qui régnait dans la région. Non loin du village s’est installée une petite communauté chrétienne de femmes, des béguines originaires de Belgique. Sous l’autorité de sœur Martha, elles ont jusqu’alors été assez bien tolérées. Mais les choses commencent à changer. Le pays connaît en effet des saisons de plus en plus rigoureuses, les récoltes sont gâchées, les troupeaux dévastés et le besoin d’un bouc émissaire se fait sentir. Neuf hommes du village, dont on ignore l’identité, vont profiter de la tension qui commence à monter pour restaurer un ordre ancien et obscur. Renouant avec de terribles rites païens, usant de la terreur, du meurtre et de la superstition, ils vont s’en prendre aux béguines, qui devront les démasquer et élucider les secrets du village avant que la région ne soit mise à feu et à sang.
  • Auteur : Karen Maitland     |     Editeur : Sonatine
  • Genre : Thriller/Historique     |    Langue : Français
  • Date de parution : 16/05     |     Nombre de pages : 672
Les Ages sombres, roman lu en partenariat avec les éditions Sonatine, est un vrai petit trésor. J’avoue qu’en temps normal, j’aurais hésité à l’acheter. Et pour tout dire, je m’en serais mordu les doigts. Cette lecture est certes très troublante, mais vraiment addictive.

Les Ages sombres est donc un thriller qui nous embarque dans une sombre ambiance, sur fond de religion et de cultes. On se retrouve propulsé en 1321, époque où les croyances étaient bien différentes de maintenant.

L’histoire se passe dans un village de l’est de l’Angleterre appelé Ulewic, où s’est installée une communauté de femmes, les béguines. Elles vivent libres, ne sont ni veuves, ni nonnes, et sot au côté de Dieu. Mais les temps sont durs, et le village fait face à la famine et aux maladies. Les béguines se retrouvent être les coupables idéales, accusées d’être des putains, des sorcières, simplement parce qu’elles échappent aux malheurs. De plus, elles refusent l’autorité de prêtre du village qui les hait de plus en plus.
Profitant de ces malheurs et tensions viendront les Maîtres-Huants, semant l’effroi dans leur sillage, et voulant renouer avec les rites anciens.

L’ambiance est franchement angoissante car nous nous retrouvons plongés dans un huis-clos terrifique ponctué de mystères, de religion, de sorcellerie, de dieux et de démons. Le village vit replié sur lui-même, tant et si bien que tous ont la même anomalie génétique, deux doigts collés à la main droite. Les villageois vivent dans l’ignorance, vouant une confiance aveugle aux plus forts et à l’église. De ce fait, ils expliquent leurs incompréhensions avec les superstitions, les préjugés.

Ce que j’ai grandement apprécié, c’est que le côté historique est bien travaillé, preuve que Karen Maitland a fait des recherches sur cela (comme le prouve aussi les notes historiques en fin de roman). On peut donc aisément vivre aux côtés des villageois et des béguines. On en apprend beaucoup sur l’univers des béguines d’ailleurs, ces femmes si peu connues, ou mal connues. Chaque femme entrant dans la communauté fait vœu de chasteté pour tout le temps de son séjour. Toutes ces béguines revendiquent leur liberté.

D’ailleurs, en parlant de femmes, on remarque en lisant qu’elles ont une place importante dans le récit. En plus des béguines, nous trouvons celles vivants hors de la société et étant accusées de sorcellerie, mais aussi celles qui, au sein du village, sont contraintes de tout subir, même les pires traitements, sans jamais rien dire.

Également, ce roman est empreint d’un suspense constant. Tous les personnages que nous suivons (et ils sont nombreux), ont un secret, voire plusieurs, et de ces secrets résultent leurs choix et actions. Du coup, les personnages en sont complexes, étranges. Et, bien qu’il pourrait être perturbant pour certains lecteurs de suivre diverses narrations, ce point est atténué par le fait que chaque chapitre est narré par un personnage en particulier, dont le nom est indiqué en lieu et place d’un numéro de chapitre. On ne se perd donc pas, et on progresse dans la lecture au rythme des mois, qui découpent le roman en plusieurs courtes parties.

Alors, bien qu’au début j’ai eu un peu de mal à entrer dans ce texte, j’ai toutefois rapidement été emportée dans l’atmosphère perturbante et mystérieuse des Ages sombres, et je vous recommande vivement ce roman. N’ayez pas peur des horreurs que peut cacher l’obscurité.


Karine N.

4 commentaires:

  1. Merci pour cette super chronique, j'avais vu ce livre sur priceminister et j'avais lu le synopsis et j'avoue que ce livre m’intriguait de même que l'auteur, je me suis un peu renseignée sur elle et ça m'a donné envie de la découvrir mais avec ta chronique je suis plus que convaincue, il faut vraiment que je lise ce livre !! Merci encore!!

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    1. mais de rien.
      Pour ma part je ne connaissais pas du tout, c'est les éditions Sonatine qui me l'ont fait découvrir. Et franchement c'est une excellente lecture, tout à fait ce que j'aime :)

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  2. J'avais bien aimé son précédent roman, La compagnie des menteurs et j'ai vraiment très envie de découvrir celui-ci :)

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    1. C'est le premier roman de Karen Maitland que je lis, et j'avoue avoir été charmée par sa plume :)

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